Les propriétaires et gestionnaires d’entreprise nous interrogent régulièrement sur la possibilité d’accéder à des sources de financement alternatives ou complémentaires aux modes de financement généralement offerts par les banquiers traditionnels.
Le financement alternatif est souvent recherché dans des situations où la ligne de crédit commercial (aussi appelée marge de crédit d’exploitation) n’est plus suffisante pour combler les besoins financiers d’une PME, soit parce que la PME en question est en redressement ou parce qu’elle vit une trop forte croissance. À ce moment, les ratios financiers ne répondant plus aux critères de risque du banquier, l’entreprise doit se tourner vers la recherche de fonds alternatifs.

ÉTUDE DE CAS

Afin de bien illustrer cette problématique, voici le cas d’une entreprise cliente chez Financement PME. Il décrit parfaitement la configuration dans laquelle se trouvent aujourd’hui bon nombre de PME de taille similaire.

L’entreprise

Il s’agit d’une entreprise familiale fondée il y a plus de 15 ans, spécialisée dans la conception et la distribution de vêtements pour enfants. Pendant plusieurs années, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires croître de façon exponentielle pour atteindre près de 10 millions avec plus de 500 clients situés au Canada et aux États-Unis… un vrai success-story!

Croissance un jour…

Cette croissance, qui a bien fait la joie des actionnaires durant quelques années, allait se solder par une grave crise de liquidité, mettant l’entreprise en péril. Ayant décidé d’investir dans le marché du détail, celle-ci a soudainement vu son cash flow fondre et son banquier sonner l’alarme.

L’argent, qui autrefois servait à payer les fournisseurs asiatiques, avait servi à payer des améliorations locatives causant un grave déficit de liquidité! En l’espace de quelques jours, le compte de cette PME, autrefois chouchou des banquiers, allait passer au département des comptes spéciaux de la banque en question (comptes en redressements).

Cette décision de la banque était tout à fait justifiée, car les actifs à court terme (inventaires et comptes à recevoir) n’étaient plus suffisants pour couvrir les avances consenties. Il était donc très compréhensible que le banquier requière un contrôle plus serré sur les finances de la PME.

Les propriétaires, ayant dans le passé réussi à surmonter de très grands défis, n’ont jamais cru que cette situation serait insurmontable. Mais ils ont dû se rendre à l’évidence : la liquidation des actifs était la seule façon de rembourser leurs créances à la banque. L’entreprise a donc déclaré faillite. Les propriétaires ont pris soin d’utiliser leurs propres avoirs afin de combler les déficits de couvertures dus au banquier et payer les fournisseurs stratégiques.

Entrepreneur un jour…

Une fois les questions d’insolvabilités réglées et les créanciers remboursés, nos entrepreneurs se sont relevés aussi vite qu’ils sont tombés. Mais cette fois-ci, aucune banque n’était disposée à supporter l’entreprise, car elle était considérée en démarrage « start-up », dans un créneau n’ayant pas la faveur des financiers traditionnels, le textile, et avec un tel historique d’insolvabilité.

Le besoin

Dans un marché fortement concurrentiel, cette entreprise subit l’allongement du délai de paiement de ses comptes clients (comptes à recevoir) et doit répondre simultanément aux exigences de paiements à court terme de ses principaux fournisseurs asiatiques. Dans ce contexte, la PME doit donc diversifier ses sources de financement. À priori, elle souhaite augmenter les lignes de financement, de manière à « soutenir » son cycle d’exploitation.

La solution mise en place

En tant que prêteur sur actifs, aussi connu sous le nom de Asset Based lender, nous nous sommes basés en premier lieu sur l’actif principal de l’entreprise, soit ses comptes recevables, pour le fondement de la solution financière.

Cela a permis à l’entreprise d’éviter que l’octroi du financement soit uniquement fondé sur la qualité du bilan, mais plutôt sur la qualité des comptes clients. Une facilité d’affacturage (factoring) de 500 000 $ a été octroyée à la PME, lui permettant de supporter ses comptes à recevoir et de générer des liquidités pour subvenir à ses besoins de fonds de roulement.

Ensuite, étant titulaire d’une police d’assurance-crédit avec un assureur international, Financement PME a pu offrir une couverture d’assurance sur les comptes à recevoir de l’entreprise, nous permettant du même coup d’augmenter nos taux d’avance, de diminuer notre tarification compte tenu d’un risque plus mitigé et, surtout, d’avoir la paix d’esprit, sachant que les comptes clients étaient assurés dans le cas de non-paiement par la partie débitrice.

Aucun doute que la solution d’affacturage proposée allait permettre à la PME de conserver un certain statut concurrentiel dans le marché (en étant apte à offrir des termes de paiement allongés à ses clients), mais ceci n’allait pas nécessairement régler le problème de paiement des fournisseurs étrangers (la compagnie importe sa production à 100 %).

Ses fournisseurs exigent en majorité d’être payés à 100 % avant que la marchandise ne quitte leur port d’origine. Ceci allait donc exiger un renflouement du fonds de roulement d’un minimum de 450 000 $ afin de payer toutes les commandes fournisseurs en suspens et être en mesure de répondre à la demande pour la saison automnale.

Nous nous sommes donc tournés vers l’un de nos partenaires privilégiés et avons obtenu un prêt de fonds de roulement de 300 000 $ afin de financer les bons de commande de l’entreprise. Cette forme de financement de bons de commande est plus connue sous la version anglophone Purchase Order Financing (PO Financing).

Finalement, pour compléter cette structure financière, Financement PME a décaissé un prêt de fonds de roulement de 150 000 $, supporté par une garantie hypothécaire de second rang sur la résidence principale des actionnaires de la société.

Le résultat

L’entreprise a terminé sa première année avec nous avec un chiffre d’affaires supérieur à 4 millions et un ratio de rentabilité modeste, mais en ligne avec les prévisions financières. Cette ingénierie financière aura permis à cette PME québécoise de maintenir 20 emplois dans la région de Montréal et de continuer de servir sa clientèle sans cesse grandissante. Notre engagement, bien qu’initialement à court terme, pourrait être poursuivi sur plusieurs années, le cas échéant, afin de sécuriser la compagnie dans la gestion de son fonds de roulement.

Conclusion

Suite à la crise financière de 2008, nous avons vu les différents paliers gouvernementaux intervenir massivement dans le financement alternatif de plusieurs grandes entreprises qualifiées too big to fail. Malheureusement, ce genre de support est très difficile à obtenir lorsque le besoin criant parvient d’une petite entreprise et encore plus difficile lorsque cette même entreprise a subi les soubresauts d’un redressement financier.

Reste qu’au Québec, nous sommes assez chanceux de compter sur des institutions financières telles la BDC, Investissement Québec, les CLD et autres organismes paragouvernementaux capables d’avoir une approche plus flexible afin d’aider les entreprises se retrouvant sans banquier. Toutefois, même ces organismes sont plus frileux à l’idée de s’embarquer financièrement dans une PME, sachant qu’aucune banque ne peut répondre à leur besoin financier à court terme (marge de crédit).

Heureusement, ces solutions peuvent être combinées à des solutions financières alternatives telles que le financement sur actifs (Asset Based Lending), l’affacturage (Factoring), le financement des bons de commande (PO Financing) et les prêts de fonds de roulement garantis par des biens immobiliers dans le but de donner une seconde chance à ces PME qui représentent le moteur économique de la province.

Informez-vous sur les avantages du financement alternatif de bons de commande.

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